mardi 14 août 2012

Guerre civile en syrie


Les croyances des peuples sont celles de leurs rois



En qualité de descendant d’abraham, de sujet de sa majesté le roi du Maroc, de représentant de ma confrèrie à Paris urbi et orbi, je réponds dans ce courrier à une question posée par un ami tijane du sénégal passé me voir à Tanger.

Qu’en est-il de la situation en Syrie ? Mes amis savent que je n’aime pas la politique. Mon statut ne me permet pas par ailleurs  de m’expliquer ou de porter des jugements sur la politique intérieure du Maroc. Mais il m’est difficile de leur refuser des considérations prospectives sur la politique internationale. Aussi voici un élément de ma réflexion quelques heures avant d’aller faire du catamaran sur la baie de Tanger.

L’éclatement de la syrie est une donnée objective de l’histoire. Ce pays est une multitude et le creuset de nombreuses civilisation. Sa conquête a toujours été un objectif stratégique pour tout empire désirant se constituer. La guerre de troie n’aura pas lieu comme à Palmyre. La mer morte n’étant pas loin. Ce pays a connu des figures majestueuses. Saladin y a par exemple en refusant de massacrer les vaincus de Jerusalem y a rendu  un jugement que n’eut pas renié le roi prophéte Salomon, et que peu de musulmans ont compris et que encore moins de musulmans lui ont pardonné.  

Beaucoup prétendent que l’éclatement de la syrie est organisée et entretenue par les israéliens. Manière de dire que la syrie est le lebensraum de l’israel expansionniste. Il n’est pas sur que Jacob  soit en accord avec cette idée. Sans compter que cette manière d’assimiler israel à un empire nazi en puissance a peu de chances de plaire à leurs cousins séfarades, nos négres à nous disent les ashkénaze. Die shwartz.perdon my deutch

Je ne suis pas particulièrement partisan du régime baathiste. Et des régimes présidentiels en général. Par tradition et fidélité je suis monarchiste. Quand un monarque perd son royaume c’est un destin. Quand un dictateur perd son empire c’est un coup d’état. La différence à mes yeux est de taille. Mais comme tout le monde, à voir la guerre civile étendre ses plaies dans ce pays, je m’émeus. De même que je ne peux porter de jugement sur le désir primptannier des syriens comme celui des égyptiens avant eux ou des tunisiens, d' échanger une dictature contre une autre.  Les peuples ont les gouvernements qu’ils méritent. 

Ceci étant, je m’inquiète comme tout un chacun de la stabilité des ensembles culturels transnationaux. Tout comme je sais que l’homme est un loup pour l’homme et que, comme le disent si bien nos amis chrétiens de Jordanie, Dieu peut briser un chameau pour nourrir un renard. Je tiens seulement à rappeler en ma qualité de représentant d’une confrérie multi séculaire que en aucun cas le problème syrien n’est une guerre de religion. Mais une problématique strictement politique mêlant intérêts politiques économiques et culturels bien compris.

Une fois posé le cadre général, qu’en est il du probléme syrien ?  et quel rapport ce probléme a-t –il avec l’expansionnisme chinois ? et de quel droit a-t-on payé pendant des années les marchandises chinoises en monnaie de singe ? et pourquoi tente-t-on de l’empêcher de convertir ces trésors de faux billets en minerais sonnant et trébuchant ? la patience chinoise est illimitée comme peut l’être la patience du trésorier du monde depuis deux mille ans. Affamer le lion chinois est une mauvaise idée. Comme disait du temps où il n’était que député socialiste au parlement, Mr dominique strauss Kahn, ce bon vieux directeur du FMI tombé en disgrâce:  ce cas de corée me turlupine.

Les chinois savent que Israel n’est pas un ennemi mais un levier. Donnez moi un levier disait archiméde et je soulèverai le monde. Le mur de chine, seule œuvre humaine parait il que l’on voie de l’espace, est aussi un bouclier. et il y a trois cent millions de sacristains adeptes du croissant en chine.  Sans compter les communistes.

Ce nouvel enfer géo-stratégique ne doit cependant pas nous faire oublier la nécessité d’éteindre les flammes de la guerre autant  que possible dés qu’elles apparaissent. Il serait détestable que Alep devienne un nouveau sarajevo. Des milliards de personnes de part le monde y tiennent plus qu’à la prunelle de leurs yeux. Et ceci n’a rien à voir avec la stabilité du lion syrien ou avec le sommeil du lion des carpates.

Il faut donc temporiser. Et temporiser. Et encore temporiser. En aucun cas il ne faut donner un prétexte à nos amis chinois pour qu’ils ouvrent les portes de l’est.  Personne n’a envie de traduire l'apôtre saint jean devant le tribunal de la vêrification expérimentale. Le paganisme tout le paganisme est  à l’est ne l’oublions pas.

 La syrie est un pays de l’ensemble méditerranéen. Mare nostrum. Notre mer ou notre océan ou notre lac ou notre source, dans tous les cas notre bien commun. L’intrusion déstabilisatrice dans cet espace engage le monde tout entier, et la faim et la soif ont toujours fait sortir le loup du bois.  Qui paye ses dettes s’enrichit disent aussi les chinois. Et c’est en corée que les moines de shaolin apprennent à jouer le go.

Face à cette lutte des puissants sortis du bois que peuvent faire les petits oiseaux les chats et les belettes. Dans l’empire mandingue de ahmadou kourouma, celui où existaient encore les frères de plaisanterie, il y avait ce petit proverbe d’une merveilleuse sagesse : le petit oiseau dit au grand et puissant homme, si mon repas dépendait de toi il y a longtemps que je serai mort de faim…

 Les croyances des peuples sont celles de leurs rois




3 commentaires:

  1. Dans quelle mesure l’implosion de la syrie ne représente en aucun cas un danger pour la communauté internationale ?

    A mes yeux cela va de soi. En quoi est ce qu’une jacquerie peut elle redessiner les cartes d’un monde qui a changé depuis l’explosion des bulles spéculatives des ces dix dernières années ? l’étranglement de la syrie est avant tout un étranglement par la dette et l’insolvabilité des populations. La crise de la syrie est avant tout une crise de la dette, l’effondrement du régime n’est qu’une sorte de petit prix exigé par les populations pour faire avaler la pilule de l’insolvabilité. Une porte de sortie recquise comme en tunisie ou en égypte. Mais le régime syrien expire lentement. Il est basé sur une norme ethnico-juridique et politique qui le rend bien moins souple que les dictatures égyptiennes ou tunisiennes.

    Lors des accords Sykes-Picot, deux entités politiques nouvelles se partageaient les terres arabes sous domination ottomane, à l’occasion de la crise syrienne on constate que la russie et la chine marchent de plein pied sur les prés carrés des anciens empires.

    Sans vergogne comme disait Brassens.

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  2. 23-08-2012

    Dominique Moïsi
    LA SYRIE N'EST PAS LA LIBYE
    Actuelle de l'Ifri, 17 août 2012

    http://www.ifri.org/?page=detail-contribution&id=7270
    Article paru dans OUEST FRANCE le 17 août 2012. Par Dominique Moïsi

    "la Syrie n'est pas la Libye" :

    c’est l’idée qu’il ne faut pas négliger la possibilité d’un timing en attendant le dindon de la farce.

    "en dernier ressort, et ce moment est venu, il faut armer les rebelles":
    manière de dire la Syrie c’est la lybie.

    Bravo.

    Delenda cartago est.
    tout conspire à me nuire

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  3. http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/conjoncture/221152668/croissance-reviendra

    La croissance ne reviendra pas
    LE CERCLE. Quel est le point commun entre Nicolas Sarkozy et François Hollande ? La foi en la croissance comme remède économique. Le premier avait annoncé qu'il irait la chercher avec les dents, et se les est cassées au passage. Le second en a fait son cheval de bataille dans la crise de la dette européenne, mais elle fait figure d'Arlésienne. Il semblerait bien que la croissance soit définitivement partie.
    Écrit par

    Thibault Laurentjoye
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    Depuis vingt ans, les économies développées n'ont quasiment pas connu de croissance sans trucage. Le Japon et l'Allemagne, malgré leurs exportations incroyables, stagnent en tendance moyenne. L'Espagne et le Royaume-Uni ont été aidés par une fièvre de construction immobilière qui les a menés aujourd'hui au bord du gouffre, et les États-Unis ont en plus recouru à deux guerres en quelques années pour soutenir activité et emploi. Même la France, en y réfléchissant bien, a connu de la croissance au début des années 2000 grâce à la bulle des nouvelles technologies.

    La croissance des Trente Glorieuses est morte, il faut l'accepter. Ni l'État, ni les entreprises ne la ressusciteront. La croyance en la croissance est une impasse intellectuelle et sociale. Cultivée à gauche via un keynésianisme galvaudé, à droite via un affairisme pseudo-entrepreneurial, la sortie de crise par la croissance est une illusion qui nous fera d'autant plus de mal que nous mettrons du temps à la dissiper. Il faut le dire haut et fort : nous n'atteindrons plus jamais 4 % de croissance sur une décennie. À moins de reconstruire un pays détruit par une guerre, ce qui est à écarter par principe.

    Une croissance négative n'est pas nécessairement synonyme d'appauvrissement.

    La croissance est la variation de la production d'une année sur l'autre, la production étant elle-même la variation de la richesse : la croissance est donc la variation de la variation de la richesse (son accélération en quelque sorte). On peut donc avoir une croissance négative et continuer à s'enrichir, exactement de la même manière qu'une voiture qui ralentit continue à avancer.

    Ce n'est pas en invoquant la croissance que nous sortirons de l'impasse, mais en acceptant nos limites et en affrontant nos démons. La recherche de la croissance est une fuite en avant, un refus de voir la situation telle qu'elle est : une impasse.

    Or pour sortir d'une impasse, il faut faire marche arrière. En économie, cela passe par le défaut.

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